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Croissance bleue en Afrique : Quelle place pour la pêche artisanale et les communautés côtières ?

Plus de 70 % de la surface du globe est recouverte d’eau. Dans le monde, la moitié de la population vit à moins de 60 kilomètres de la mer, et les trois quarts des grandes villes sont situées sur les côtes.

L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) estime que le poisson apporte à 4.2 milliards d’individus plus de 15 % des protéines animales qu’ils consomment.

Au cours de la dernière décennie, l’Afrique a enregistré une croissance de son PIB de 4 % à 5 %, malgré un environnement international économique et financier difficile. Ainsi, l’économie bleue en Afrique concerne toutes les étendues d’eau et les rives, qu’il s’agisse des océans et des mers, des côtes, des lacs, des cours d’eau et des nappes souterraines. Pour parler des tenants et des aboutissants de ce concept « économie/ croissance bleue », notre rédaction est allée à la rencontre du président de la Confédération africaine des organisations de la pêche artisanale (CAOPA), Gaoussou GUEYE. Entretien !

Ces dernières années, les concepts ‘’économie bleue et croissance bleue’’ reviennent dans les discours lors des rencontres entre les acteurs d’organismes internationaux ou régionaux. C’est quoi ces concepts et leurs motivations ?

A mon avis, on a deux instruments pour le développement de la pêche artisanale en Afrique, les Directives Volontaires visant à assurer la durabilité de la pêche artisanale et le Cadre Politique de la stratégie de réforme de la pêche et de l’aquaculture en Afrique. Maintenant, il faudra poser une bonne base de politique de développement et de mise en œuvre de ses instruments. On nous parle de deux concepts: économie bleue et croissance bleue dans un contexte de raréfaction de la ressource halieutique, de surexploitation, une prolifération des industries de farine de poisson et de la pêche INN de mauvaises orientations politiques, et cela nous inquiètent. La pêche artisanale Africaine à un potentiel considérable pour contribuer à l’élimination de la pauvreté, la sécurité alimentaire, l’emploi et l’économie de nos pays, pour une pêche artisanale durable. Et il faut que ça soit axé sur une approche des droits de l’homme.

Spécifiquement, en Afrique, on parle de la stratégie de l’économie bleue. A votre entendement, c’est quoi cette stratégie ?

 Pour répondre à cette question, je voudrais faire référence à une note conceptuelle du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) qui a organisé du 3 au 5 juin 2019 un atelier d’élaboration d’une stratégie de l’économie bleue pour l’Union africaine. Celui-ci sera mis en place avec l’assistance technique de l’Agence de développement de l’Union africaine et du NEPAD. La CAOPA a été invité à participer à l’événement mais malheureusement on n’a pas pu participer à cette importante rencontre. La note conceptuelle fournit à la fois le contexte et les motivations pour le développement de cette stratégie de l’économie bleue. La conférence internationale sur l’économie bleue durable, tenue à Nairobi en novembre dernier, a été un événement important. Ce document décrit la «croissance bleue» comme une opportunité importante pour l’Afrique. Il est complètement dépourvu de toute réflexion critique. Il ne reconnaît pas que ces concepts sont sujets à des critiques et que les politiques de croissance bleue génèrent plusieurs risques importants pour les communautés de pêche côtière.

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